Tous les québécois connaissent bien l’histoire de l’infâme avare Séraphin Poudrier (dessin de Serge Chapleau ci-contre) qui, à la fin du roman «Un homme et son péché», meurt brûlé vif dans l’incendie de sa maison en tentant de récupérer son or caché au grenier (1). Cette ironie du sort est un bel exemple d’un procédé littéraire appelé justice poétique. Eh bien, figurez-vous que la Cour Suprême du Kansas a rendu le 28 août 2009 un jugement-phare qui risque de donner à la bulle des hypothèques subprime un dénouement semblable.
Comme on le sait, le droit fondamental à la propriété privée exige, pour pouvoir être exercé en pratique, que le titre de propriété ainsi que tout lien hypothécaire ou servitude soient enregistrés auprès d’un greffe public. Mais, pour éviter d’avoir à se présenter au bureau d’enregistrement local à chaque fois qu’une hypothèque changeait de main, les prêteurs hypothécaires américains ont créé le Mortgage Electronic Registration System (MERS). Dans ce système, l’hypothèque était initialement enregistrée au nom MERS, et non à celui de l’institution prêteuse. Cette dernière pouvait donc ensuite vendre sa créance à un autre membre du MERS, sans avoir - du moins le croyait-elle - à faire enregistrer le nom du nouveau titulaire de l’hypothèque.
Mais la Cour Suprême du Kansas a jugé que le MERS n’est pas, au sens de la loi, un agent du prêteur car, selon elle:
"The relationship that MERS has to [to holder of a loan] is more akin to that of a straw man than to a party possessing all the rights given a buyer [of a loan]."
Ceci implique, en autres, que le MERS ne peut entamer des procédures de liquidation pour les 60 millions de titres hypothécaires viciés où il est nommé comme titulaire. Pour récupérer son prêt, le véritable créancier doit donc se présenter devant un juge et prouver qu’il en est l’actuel détenteur, ce qui peut lui coûter plusieurs milliers de dollars en frais juridiques, d’autant plus qu’il semblerait que la documentation gardée par le MERS soit très déficiente et truffée d’erreurs.
Ce jugement a déjà des conséquences. Le 9 octobre dernier, un juge de la cour des faillites du Southern District of New York a, devant le fouillis de paperasse mal remplie et/ou manquante, refusé de reconnaître PPH Mortgage comme détenteur d’une créance de plus de 400 000$ enregistrée au nom du MERS. Le juge a même déclaré la propriété free and clear de tout lien hypothécaire.
Enfin! Un point à mettre dans la colonne de Thomas Jefferson.
(1) Séraphin était peut être avare, mais il n'était pas fou. Il n'avait aucune confiance à long terme dans la monnaie de papier.
mercredi 28 octobre 2009
lundi 26 octobre 2009
La bulle des bulbes
Au cours des derniers mois, la bulle spéculative du prix des bulbes de tulipe de 1636-37 en Hollande a souvent été évoquée - y compris par l’auteur de ces lignes - comme un des nombreux cas de crise économique, imputable à l’avidité des uns et à l’exhubérance irrationnelle des autres. En y regardant de plus près cependant, il est permis de croire que le bailout des spéculateurs par le gouvernement hollandais a, sinon causé, exacerbé cette crise et que le marché n’est peut-être pas aussi irrationnel qu’on aime parfois à le croire. Earl A. Thompson, un économiste de l’école du Public Choice et professeur d’économie à UCLA, a publié en 2007 un article très intéressant sur le sujet.
En octobre 1636, la victoire - inattendue - de la France et de la Suède sur les Allemands marque un point tournant de la Guerre de Trente Ans faisant craindre aux producteurs de bulbes de tulipe hollandais l'effondrement de l’important marché d'exportation allemand. Le prix des bulbes baisse donc d'environ 75%. Mais, pour éviter la ruine des marchands qui détenaient des contrats à terme sur les bulbes livrables en 1637, le gouvernement hollandais annonce qu'il pourrait permettre que les contrats à terme soient rétroactivement convertis en simples options d’achat. Les rumeurs commencent à courir que le prix d’exercice de ces options serait entre 0% et 10% du montant du contrat à terme, sans égard à la valeur des bulbes sur le marché au comptant. S’amorce alors la fameuse bulle spéculative, qui ne porte pas tant directement sur le prix des bulbes que sur le résultat des négociations entre le gouvernement et la guilde des producteurs de bulbes, évidemment opposés à une telle mesure.
Tout au cours de l’hiver, le prix des contrats à terme explose donc par un facteur de 20. Finalement, le 3 février 1637, la guilde des producteurs annonce qu’elle accepte de convertir les contrats à terme en options d’achat dont le prix d’exercice est fixé à 3,5% du prix du contrat, mais seulement pour les contrats signés après le 30 novembre 1636. Le parlement entérine cette décision le 24 février, la «spéculation» prend bientôt fin et, en mai 1637, les prix reviennent à ceux d’octobre 1636. Thompson démontre très bien que le prix des contrats à terme durant l’hiver 1636-37 étaient parfaitement en accord avec la théorie des options et qu’on ne peut pas véritablement parler de spéculation irrationnelle.
Mes remerciements à Gilles Dryancour qui a attiré mon attention sur l’article de Thompson dans son article publié sur l’excellent site de l’Institut Turgot.
Earl A. Thompson: The Tulipmania: Fact or Artifact?
En octobre 1636, la victoire - inattendue - de la France et de la Suède sur les Allemands marque un point tournant de la Guerre de Trente Ans faisant craindre aux producteurs de bulbes de tulipe hollandais l'effondrement de l’important marché d'exportation allemand. Le prix des bulbes baisse donc d'environ 75%. Mais, pour éviter la ruine des marchands qui détenaient des contrats à terme sur les bulbes livrables en 1637, le gouvernement hollandais annonce qu'il pourrait permettre que les contrats à terme soient rétroactivement convertis en simples options d’achat. Les rumeurs commencent à courir que le prix d’exercice de ces options serait entre 0% et 10% du montant du contrat à terme, sans égard à la valeur des bulbes sur le marché au comptant. S’amorce alors la fameuse bulle spéculative, qui ne porte pas tant directement sur le prix des bulbes que sur le résultat des négociations entre le gouvernement et la guilde des producteurs de bulbes, évidemment opposés à une telle mesure.
Tout au cours de l’hiver, le prix des contrats à terme explose donc par un facteur de 20. Finalement, le 3 février 1637, la guilde des producteurs annonce qu’elle accepte de convertir les contrats à terme en options d’achat dont le prix d’exercice est fixé à 3,5% du prix du contrat, mais seulement pour les contrats signés après le 30 novembre 1636. Le parlement entérine cette décision le 24 février, la «spéculation» prend bientôt fin et, en mai 1637, les prix reviennent à ceux d’octobre 1636. Thompson démontre très bien que le prix des contrats à terme durant l’hiver 1636-37 étaient parfaitement en accord avec la théorie des options et qu’on ne peut pas véritablement parler de spéculation irrationnelle.
Mes remerciements à Gilles Dryancour qui a attiré mon attention sur l’article de Thompson dans son article publié sur l’excellent site de l’Institut Turgot.
Earl A. Thompson: The Tulipmania: Fact or Artifact?
vendredi 23 octobre 2009
Souffrez-vous de chrématophobie?
Pour la plupart des gens, même parmi les mieux instruits, la nature intrinsèque de l’argent est un mystère total leur inspirant une crainte des pouvoirs du Prince qui, derrière la façade de temple grec de sa Banque, dispose du droit régalien de battre (et de contrefaire) monnaie. Si vous souffrez de chrématophobie – une peur irrationnelle de l’argent – la lecture du livre The Mystery of Banking de Murray Rothbard, dont le Mises Institute publie une nouvelle édition très soignée, pourra être utile à votre thérapie.
Dans son style autant limpide que lapidaire, Rothbard y explique d’abord, exemples simples de bilans à l’appui, l’évolution et le fonctionnement du système bancaire actuel et le rôle central qu’il joue dans l’apparition, puis l’éclatement, des bulles spéculatives. Il dresse ensuite l’histoire de la banque centrale des États-Unis: des deux tentatives du XIXe siècle qui se sont terminées par des épisodes de dépression économique, sur un fonds de scandale politico-financier, jusqu’à la création, en 1913, de la Federal Reserve qui ne fait depuis que pelleter les récessions dans la cour de la prochaine cuvée de politiciens. Pour vous donner une idée de ce que pense Rothbard de cette vénérable institution, il commence son historique ainsi:
«How did this momentous and fateful institution of central banking appear and take hold in the modern world? Fittingly, the institution began in the late seventeenth century England, as a crooked deal between a near-bankrupt government and a corrupt clique of financial promoters. »
On peut commander The Mystery of Banking, pour la modique somme de 20 USD, ici.
Dans son style autant limpide que lapidaire, Rothbard y explique d’abord, exemples simples de bilans à l’appui, l’évolution et le fonctionnement du système bancaire actuel et le rôle central qu’il joue dans l’apparition, puis l’éclatement, des bulles spéculatives. Il dresse ensuite l’histoire de la banque centrale des États-Unis: des deux tentatives du XIXe siècle qui se sont terminées par des épisodes de dépression économique, sur un fonds de scandale politico-financier, jusqu’à la création, en 1913, de la Federal Reserve qui ne fait depuis que pelleter les récessions dans la cour de la prochaine cuvée de politiciens. Pour vous donner une idée de ce que pense Rothbard de cette vénérable institution, il commence son historique ainsi:
«How did this momentous and fateful institution of central banking appear and take hold in the modern world? Fittingly, the institution began in the late seventeenth century England, as a crooked deal between a near-bankrupt government and a corrupt clique of financial promoters. »
On peut commander The Mystery of Banking, pour la modique somme de 20 USD, ici.
Le texte complet est disponible gratuitement ici en version pdf.
jeudi 22 octobre 2009
Une note salée
Les journalistes de Bloomberg, Mark Pittman et Bob Ivry, tiennent le compte des montants autorisés et déboursés à date par le gouvernement fédéral américain dans le sauvetage du secteur financier, nets des remboursements déjà effectués. En date du 25 septembre, le total était de 3.0 trillions $ (un trillion = mille milliards), réparti entre la Federal Reserve (1.6 trillions $), le Departement of the Treasury (1.1 trillions $) et la Federal Deposit Insurance Corporation (0.3 trillion $). Et on est encore loin du total des montants autorisés qui est de 11.6 trillions $. Le coût du bailout atteint ainsi à date presque celui, en dollars d’aujourd’hui, de la Deuxième Guerre Mondiale.
Par ailleurs, un coup d’œil au bilan de la Fed nous apprend qu’elle continue à pomper des milliards dans le marché des titres adossés à des hypothèques subprime. La Fed détient actuellement près de 800 milliards $ de ces titres «toxiques» et prévoit atteindre le maximum autorisé de 1.25 trillions $ en avril 2010. Où la Fed prend-elle cet argent? Très facile: elle l’imprime!
Tableau détaillé des coûts du bailout
Par ailleurs, un coup d’œil au bilan de la Fed nous apprend qu’elle continue à pomper des milliards dans le marché des titres adossés à des hypothèques subprime. La Fed détient actuellement près de 800 milliards $ de ces titres «toxiques» et prévoit atteindre le maximum autorisé de 1.25 trillions $ en avril 2010. Où la Fed prend-elle cet argent? Très facile: elle l’imprime!
Tableau détaillé des coûts du bailout
mercredi 21 octobre 2009
The Warning
PBS a diffusé le 20 octobre dernier un troisième épisode de la série Frontline consacré à la crise financière. Cet épisode, intitulé "The Warning", relate les vains efforts de Brooksley Born (ci-contre), présidente de la Commodity Futures Trading Commission de 1996 à 1999 pour réglementer les produits dérivés transigés hors-bourse. Elle était dès lors convaincue que les risques que les banques encourraient sur ce marché opaque allaient un jour ou l’autre terrasser le système financier. Comme on le sait maintenant trop bien, elle perdit une lutte inégale face au formidable triumvirat formé de Greenspan (Federal Reserve), Levitt (Securities and Exchange Commission) et Rubin (Treasury), opposés à toute règlementation, même après la déconfiture du fonds spéculatif Long Term Capital, 10 ans (!) presque jour pour jour avant l’Armageddon financier de septembre 2008.
On y voit, à la fin, un Greenspan au visage défait reconnaître avoir eu une «vision du monde erronée» et un Levitt contrit affirmant: «I could have made a difference… I did not».
L’émission jette aussi - un peu - de lumière sur le parcours de sycophante de Greenspan, un économiste libertarien qui, dans la mouvance Reaganienne, s’est retrouvé à diriger une institution qu’il avait jusque-là abhorrée. Il faut quand même reconnaître que sa gestion de la Fed a effectivement donné tous les arguments nécessaires à ceux qui réclament maintenant son abolition!
On y voit, à la fin, un Greenspan au visage défait reconnaître avoir eu une «vision du monde erronée» et un Levitt contrit affirmant: «I could have made a difference… I did not».
L’émission jette aussi - un peu - de lumière sur le parcours de sycophante de Greenspan, un économiste libertarien qui, dans la mouvance Reaganienne, s’est retrouvé à diriger une institution qu’il avait jusque-là abhorrée. Il faut quand même reconnaître que sa gestion de la Fed a effectivement donné tous les arguments nécessaires à ceux qui réclament maintenant son abolition!
mardi 6 octobre 2009
Marchés noirs et mélancolie
Les professeurs québécois Yvan Allaire (HEC) et Michaela Firsirotu (UQAM) signent un ouvrage fort intéressant dont le titre, Black Markets and Business Blues, indique bien qu'il traite de beaucoup plus que la crise financière actuelle. La première partie du livre est en effet consacrée à une chronique raisonnée de l’évolution de l’entreprise nord-américaine au cours du dernier quart de siècle. À l’aide de nombreux exemples, ils montrent comment nombre d’entreprises nord-américaines se sont transformées d’organisations fondées sur un contrat social engageant la loyauté des parties prenantes en arènes financières où hauts-dirigeants, actionnaires de passage et autres resquilleurs tentent de s’enrichir rapidement.
La deuxième partie est elle consacrée plus directement à l’actuelle crise financière. Les auteurs y expliquent bien comment le marché de produits financiers complexes comme ceux des Credit Default Swaps et des Synthetic Collaterized Debt Obligations, alimenté en grande partie par les fonds spéculatifs, a pu faire encourir à l’ensemble de l’économie, et à l’abri de toute règlementation, des risques systémiques énormes, avec les résultats que l’on sait.
Les auteurs reconnaissent d’emblée qu’on ne reviendra pas à l’ancien modèle de l’entreprise et qu’il est même douteux que les États-Unis adoptent des réformes institutionnelles importantes. Ils y vont tout de même plusieurs suggestions qui pourraient permettre au capitalisme de trouver une nouvelle voie ailleurs dans le monde: interdiction de la rémunération variable par voie d’options d’achat d’actions, période minimum de détention d’actions pour exercer un droit de vote, actions à droit de vote multiple, interdiction aux fonds de pension de mandater des gestionnaires externes demandant plus de 2% d’honoraires – ce qui aurait comme effet de faire disparaître un très grand nombre de fonds spéculatifs – , développement des coopératives dans certains secteurs comme les services financiers, etc.
M. Allaire est président de l'Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques.
La deuxième partie est elle consacrée plus directement à l’actuelle crise financière. Les auteurs y expliquent bien comment le marché de produits financiers complexes comme ceux des Credit Default Swaps et des Synthetic Collaterized Debt Obligations, alimenté en grande partie par les fonds spéculatifs, a pu faire encourir à l’ensemble de l’économie, et à l’abri de toute règlementation, des risques systémiques énormes, avec les résultats que l’on sait.
Les auteurs reconnaissent d’emblée qu’on ne reviendra pas à l’ancien modèle de l’entreprise et qu’il est même douteux que les États-Unis adoptent des réformes institutionnelles importantes. Ils y vont tout de même plusieurs suggestions qui pourraient permettre au capitalisme de trouver une nouvelle voie ailleurs dans le monde: interdiction de la rémunération variable par voie d’options d’achat d’actions, période minimum de détention d’actions pour exercer un droit de vote, actions à droit de vote multiple, interdiction aux fonds de pension de mandater des gestionnaires externes demandant plus de 2% d’honoraires – ce qui aurait comme effet de faire disparaître un très grand nombre de fonds spéculatifs – , développement des coopératives dans certains secteurs comme les services financiers, etc.
M. Allaire est président de l'Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques.
Black Markets and Business Blues disponible de Chapters.ca
Libellés :
capitalisme,
Michaela Firsirotu,
Yvan Allaire
lundi 5 octobre 2009
The Pursuit of Happiness
Il nous a été récemment donné de visiter le magnifique campus de l’Université de Virginie fondée par Thomas Jefferson en 1819 et maintenant classé au patrimoine mondial. En arpentant ces lieux, d'où le pursuit of happiness émane de chaque brique, on ne peut que se demander ce que Jefferson aurait, en son temps, fait de plus s’il avait su que la noble entreprise humaine de la révolution américaine pourrait un jour conduire à l’édification d'un château de cartes en hypothèques subprime, momentanément rendues abordables par des teasers rates, eux-mêmes rendus possibles par la manipulation du marché de l'argent - supposément pour le bien commun - par une banque d’état.
On peut croire que Jefferson, qui a toujours combattu l’intervention de l’état dans l’économie et particulièrement la création d’une banque centrale, se serait opposé encore plus férocement aux idées d’Alexander Hamilton, protégé de Georges Washington et premier Secrétaire au Trésor des États-Unis. La vision de l’Amérique d’Hamilton était mercantiliste - une nation d’affairistes supportés par l’État - alors que celle de Jefferson, beaucoup plus romantique, était celle d’une nation d’agriculteurs et d’artisans indépendants lisant Homère dans le texte original. Bien que la suite de l'Histoire ait vu le triomphe à peu près total de la vision d'Hamilton, la prochaine crise économique donnera peut-être le dernier mot à Jefferson, lui qui écrivait en 1813:
« It is a [disputed] question, whether the circulation of paper, rather than of specie, is a good or an evil... I believe it to be one of those cases where mercantile clamor will bear down reason, until it is corrected by ruin. »
Un extrait de l'émission The American Experience portant sur la dure bataille entre Jefferson et Hamilton:
On peut croire que Jefferson, qui a toujours combattu l’intervention de l’état dans l’économie et particulièrement la création d’une banque centrale, se serait opposé encore plus férocement aux idées d’Alexander Hamilton, protégé de Georges Washington et premier Secrétaire au Trésor des États-Unis. La vision de l’Amérique d’Hamilton était mercantiliste - une nation d’affairistes supportés par l’État - alors que celle de Jefferson, beaucoup plus romantique, était celle d’une nation d’agriculteurs et d’artisans indépendants lisant Homère dans le texte original. Bien que la suite de l'Histoire ait vu le triomphe à peu près total de la vision d'Hamilton, la prochaine crise économique donnera peut-être le dernier mot à Jefferson, lui qui écrivait en 1813:
« It is a [disputed] question, whether the circulation of paper, rather than of specie, is a good or an evil... I believe it to be one of those cases where mercantile clamor will bear down reason, until it is corrected by ruin. »
Un extrait de l'émission The American Experience portant sur la dure bataille entre Jefferson et Hamilton:
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Alexander Hamilton,
Thomas Jefferson,
University of Virginia
jeudi 1 octobre 2009
Mr. Schiff Goes to Washington
L'investisseur et économiste Peter Schiff a récemment annoncé sa candidature aux élections de 2010 en tant que Sénateur du Connecticut. Il fera campagne contre le démocrate Chris Dodd, actuel président du comité sénatorial sur les banques, le logement et les affaires urbaines. Il résume ainsi sa pensée politique: "I believe in three things that we haven't had for a long time in this country: the rule of law, respect for private property and sound money."
La vidéo présente une conférence qu'il donnait en septembre 2006 devant la Mortgage Bankers Association, réunie en congrès dans un endroit on ne peut plus à propros - un casino de Las Vegas. Communicateur efficace, M. Schiff y explique clairement les sources du boom immobilier et prédit correctement son éclatement imminent. Il remonte notamment aux politiques de la Federal Reserve au lendemain de l'éclatement de la bulle des dotcom et y expose les pratiques douteuses de son auditoire "d'originateurs-revendeurs" de prêts hypothécaires. On y apprend, entre autres, qu'un laveur de vaisselle demandant un prêt pour l'achat d'une maison de 500 000$ pouvait déclarer 120 000$ de revenus annuels, soit 20 000$ en salaire de son emploi plus 100 000$ provenant de l'appréciation annuelle présumée à 20% de la propriété! À un certain moment, Schiff demande que ceux qui détiennent toujours les prêts qu'ils ont ainsi approuvés lèvent la main. La salle éclate de rire!
Comme beaucoup d'autres, Peter Schiff blâme la bulle immobilière sur la Fed d'Alan Greenspan, dont les politiques monétaires ne sont qu'une suite de paris à "quite ou double" depuis le début des années 1990. Il conseille donc maintenant aux investisseurs d'éviter tout investissement en dollars américains à cause de l'énorme dette extérieure des États-Unis.
Conférence de Peter Schiff
La vidéo présente une conférence qu'il donnait en septembre 2006 devant la Mortgage Bankers Association, réunie en congrès dans un endroit on ne peut plus à propros - un casino de Las Vegas. Communicateur efficace, M. Schiff y explique clairement les sources du boom immobilier et prédit correctement son éclatement imminent. Il remonte notamment aux politiques de la Federal Reserve au lendemain de l'éclatement de la bulle des dotcom et y expose les pratiques douteuses de son auditoire "d'originateurs-revendeurs" de prêts hypothécaires. On y apprend, entre autres, qu'un laveur de vaisselle demandant un prêt pour l'achat d'une maison de 500 000$ pouvait déclarer 120 000$ de revenus annuels, soit 20 000$ en salaire de son emploi plus 100 000$ provenant de l'appréciation annuelle présumée à 20% de la propriété! À un certain moment, Schiff demande que ceux qui détiennent toujours les prêts qu'ils ont ainsi approuvés lèvent la main. La salle éclate de rire!
Comme beaucoup d'autres, Peter Schiff blâme la bulle immobilière sur la Fed d'Alan Greenspan, dont les politiques monétaires ne sont qu'une suite de paris à "quite ou double" depuis le début des années 1990. Il conseille donc maintenant aux investisseurs d'éviter tout investissement en dollars américains à cause de l'énorme dette extérieure des États-Unis.
Conférence de Peter Schiff
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