Il nous a été récemment donné de visiter le magnifique campus de l’Université de Virginie fondée par Thomas Jefferson en 1819 et maintenant classé au patrimoine mondial. En arpentant ces lieux, d'où le pursuit of happiness émane de chaque brique, on ne peut que se demander ce que Jefferson aurait, en son temps, fait de plus s’il avait su que la noble entreprise humaine de la révolution américaine pourrait un jour conduire à l’édification d'un château de cartes en hypothèques subprime, momentanément rendues abordables par des teasers rates, eux-mêmes rendus possibles par la manipulation du marché de l'argent - supposément pour le bien commun - par une banque d’état.
On peut croire que Jefferson, qui a toujours combattu l’intervention de l’état dans l’économie et particulièrement la création d’une banque centrale, se serait opposé encore plus férocement aux idées d’Alexander Hamilton, protégé de Georges Washington et premier Secrétaire au Trésor des États-Unis. La vision de l’Amérique d’Hamilton était mercantiliste - une nation d’affairistes supportés par l’État - alors que celle de Jefferson, beaucoup plus romantique, était celle d’une nation d’agriculteurs et d’artisans indépendants lisant Homère dans le texte original. Bien que la suite de l'Histoire ait vu le triomphe à peu près total de la vision d'Hamilton, la prochaine crise économique donnera peut-être le dernier mot à Jefferson, lui qui écrivait en 1813:
« It is a [disputed] question, whether the circulation of paper, rather than of specie, is a good or an evil... I believe it to be one of those cases where mercantile clamor will bear down reason, until it is corrected by ruin. »
Un extrait de l'émission The American Experience portant sur la dure bataille entre Jefferson et Hamilton:
lundi 5 octobre 2009
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