mercredi 4 novembre 2009

It's the Fed, stupid!

Je concluais mon papier « Comprendre le PCAA », en écrivant que David Li et ses collègues - les mathématiciens de Wall Street - ne sont pas plus à blâmer pour la crise financière que les frères Wright sont responsables du 11 septembre 2001. Je suggérais plutôt de regarder du côté de la turpitude morale de leurs patrons. Dès les premières pages de « Meltdown », l’historien Thomas E. Woods pousse la rhétorique d’un cran en écrivant que de blâmer l'avidité (le «greed») pour la crise est comme mettre la faute d’un écrasement d’avion sur la gravité.

Après avoir consacré de nombreuses pages aux diatribes habituelles contre le Community Reinvestment Act, les programmes d’accès à la propriété, la discrimination positive, Fannie et Freddie, les mythes du New Deal, etc. – pour, à la fin du livre, conseiller aux néoconservateurs de laisser tomber ce discours cul-de-sac – Woods s’attaque enfin à la racine du problème. Ce qui a permis à l'avidité de s’exprimer aussi librement, c’est la manipulation du marché de l’argent par la Federal Reserve et l’aléa moral que constitue la garantie gouvernementale implicite de secourir les institutions financières «trop grosses pour faillir». À ce sujet, il rappelle que le Federal Reserve Act a été écrit en 1910 par un groupe de banquiers afin d’éviter une répétition de la panique bancaire de 1907 et que se serait bien la seule fois de l’histoire qu’un lobby aurait placé l’intérêt public avant le sien.

Woods présente un excellent exposé de la théorie des cycles économiques proposée par l’école dite «autrichienne» (plus là-dessus dans un prochain post) ainsi que sur le rôle moteur de la Fed dans l’apparition, coup-sur-coup de la bulle des dotcom et de celle de l’immobilier. La réponse du gouvernement américain à la crise actuelle (création de monnaie ex-nihilo et endettement) ne fait que favoriser l’apparition d’une nouvelle bulle. D’ailleurs, selon un article du Wall Street Journal d’aujourd’hui même, ce serait déjà commencé. De l’éducation économique à son meilleur.

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